spectacles en tournée


Après WOMEN 68 même pas mort et WOMEN 89 looking for love, Brut de béton production poursuit une recherche théâtrale sur le vieillissement du corps et de l’esprit, l’Histoire vécue par « le sujet », la mémoire collective et bien sûr l’oubli.


calendrier



Brut de béton production
Écriture, jeu et mise en scène Bruno Boussagol
Co-réalisation Nathalie Vannereau
Interprétation Bruno Boussagol (Marie-Line),
en alternance : Judith Raineau-Ristal, Louise Barbiéri et Max Koller (les enfants)
Conception et réalisation des costumes Servane Lespagnol-Bouillart, Odile Oziol
Conseillère à la chorégraphie : Dominique Lemarquis
Harmonisation et accompagnement piano : Arnaud Lauras
Vidéo : Michel Coste
Lumière : Pierre Levchin


Prochaines dates

À suivre… des dates sont en cours de confirmation ...








note d’intention

La maladie d’ Alzheimer est devenue un phénomène de société.
Chacun qui vieillit, redoute ses symptômes tout en ne sachant pas comment « ça s’attrape ». Quand on est dedans, il semble que le passé s’oublie, les souvenirs, les amis, les parents et finalement le présent immédiat.
L’entourage est démuni, inquiet, découragé.
Nos « sentiments » sont de moins en moins des vecteurs d’empathie avec celle/celui qui souffre… jusqu’à l’oubli même de cette souffrance.
Au mieux, la personne « atteinte » devient une énigme existentielle : qu’est ce que vivre s’il n’y a plus de pensée ? Au pire elle est une sorte de déchet d’existence.
Au point où nous en sommes, la société est comme ravagée par le phénomène.
Par ailleurs, le temps passé dans le champ virtuel libère le cerveau des contingences historiques, affectives et « savantes ». De moins en moins de données seraient nécessaires à mémoriser dès lors que la connexion serait bonne avec le « réseau » et son accès garanti.
Nous pourrions alors envisager l’inversion de la temporalité jusqu’à élaborer une « mémoire du futur », issue vertigineuse à la fois à la maladie d’ Alzheimer et au « monde virtuel ».
Contrairement à la photographie et aux arts plastiques, les arts vivants sont peu enclins à entrer dans la danse de la démence !
Des circonstances personnelles, une approche subjective de la maladie par mon travail depuis 35 ans comme metteur en scène à partir de l’hôpital psychiatrique du Puy en Velay*, un intérêt pour les « formations psychiques », enfin l’étude de mon propre vieillissement m’ont amené à construire ce projet artistique posant comme postulat que certaines personnes effacent les traces de leur passage dans ce monde pour mieux supporter de le quitter.

D’où le titre : EFFACEMENT.
Rien de scientifique ne corrobore cette position.
Il s’agit d’une posture que je qualifierai de poétique.
Elle m’autorise une approche non dépressive et dépréciatrice de la maladie d’ Alzheimer et surtout de celles/ceux qui en sont atteint(e)s.
Elle me permet de construire une dramaturgie positive, vivante voire joyeuse.

Bruno Boussagol




presse


Effacement de Brut de béton


Effacement de Brut de béton


Paroles de Nathalie Vannereau

"Mais où va la vie Marie ? C’est pas poli
Ça va où ça veut
Ça fait pas ce qu’on dit
Ça parle à la nuit ça rêve tout haut
C’est toujours vieille un acteur !
C’est dirigeable dans l’air léger et ça se déplace dans le temps
C’est un peu ça l’effacement
C’est un peu cette histoire du temps
Bruno Marie-Line des absences revient sur son terrain de jeu
Noirs trous blancs vides et fuites passe et joue :
Une reine
Bruno est vieille
Composée
Décomposée
Morcelée de musique
On n’est pas dupe d’y croire
On y croit pas à pas
La place des phrases que Marie-line n’a pas prononcées laisse le goût des émois, des remords, des désirs, des idées
Tout ça dérive
L’ourlet dépasse
Marie s’en fout
Bruno déambule
Line décline
Elle aime les théâtres, les particules de lumière, les ombres, les mots laissés derrière elles, les regards, les silences
Bruno aime les femmes
Il a aimé les mettre en scène, les voir grandir, les éclairer, les faire écrire, les mettre en homme, les laisser seule en scène, les plonger dans la nuit incertaine, dans les courants, les eaux dormantes, les rues passantes.
Il aime les femmes comme l’autre côté du tiroir, du mouroir, du miroir
Et aujourd’hui Bruno est une femme
Servane et Odile l’enrobent
Dominique le lance dans les airs
Nathalie l’appelle entre la pesanteur et la grâce
Le pousse hors du ring dans les bras d’Ensor et Rustin
Bruno est une femme de théâtre
Sur le visage d’il/elle la vie s’en va mais pas son charme
Au velours de la voix
Tout le monde s’y reconnaît
A coté, arythmique, décalé, en retard et bien là
Le personnage est fragile
Personne n’est parfaite
La mort aussi non plus
On peut dire :
Aigreur, enfance, misère, amour, gloire et sourire
C’est encore pas fini Jean Jésus Marie-Line et les autres, l’histoire de notre extinction !"



Bande annonce

bande annonce du spectacle réalisée par Michel Coste




l’équipe de création

LE RÔLE
Interprétation et Mise en scène : Bruno Boussagol


La femme que j’interprète se nomme Marie Line. Elle a eu 87 ans le 1er juin 2013 (elle est née le 1er juin 1926 comme Norma Jeane Baker (Marylin Monroe).
Le temps de la représentation est un temps de vie intense, mouvementé, chaleureux, nostalgique forcément.
Comme des millions d’êtres humains de sa génération et des suivantes, Marie Line a cru que le communisme sauverait le monde… Ce qui soit dit en passant, ne l’a pas empêché de partager les rêves cinématographiques hollywoodiens.
C’est une femme qui a besoin d’un déambulateur pour se déplacer Elle chante, Marilyn forcément (I want to be loved by you), mais aussi Doris Day (Que sera sera), Barbara (Dis, quand reviendras -tu ?) et Nina Simone (Ain’t got no…I have got life).
Son dernier enthousiasme fut pour Amy Winehouse.
Elle danse un tango dans son fauteuil roulant.
Lorsqu’elle parle c’est pour nous dire des choses simples comme nous n’en entendons plus.
Elle raconte.
Elle est sans colère bien que sa vie ait été tumultueuse, violente.
Elle a connu l’enfermement psychiatrique, la pauvreté, la vie de famille harassante.
Mais aussi la « résistance », les luttes ouvrières, l’arrivée de la gauche au pouvoir en France.
C’est cela qui s’efface, maintenant que la vie qui l’entoure n’est en rien ce qu’elle a voulu, rêvé, ce pourquoi elle s’est battue toute sa vie.


LA MUSIQUE
Le pianiste Arnaud Lauras, accompagnateur et improvisateur se tient derrière les rideaux à l’écoute de Marie-Line.
Il joue d’un piano très rare ayant une octave en moins. Le son est particulièrement original et décalé et convient très bien à la situation.
Arnaud Lauras par son jeu subtil rattrape toutes les situations dangereuses dans lesquelles bascule Marie-Line. Quelques notes de piano égrainées remettent Marie-Line dans le fil du spectacle. Elle va chanter : Marylin Monroe, Barbara, Doris Day, Nina Simon.
Mais ce spectacle est aussi une « revisite » des musiques marquantes du XXème siècle : de Miles Davis à Astor Piazzolla en passant par les Choeurs de l’ Armée Rouge.



LES COSTUMES
Il fallait transformer le corps d’un homme de 62 ans, masculin, ventru et poilu en celui de MARIE-LINE, une femme âgée de 86 ans, coquette et élégante.
Alors que BRUT DE BÉTON PRODUCTION se fourni habituellement chez Emmaüs, le Secours Populaire et dans les friperies pour composer les costumes de ses spectacles, il était impératif de travailler avec une et dans la circonstance deux costumières. Servane Lespagnol-Bouillart, Odile Oziol modelèrent en mousse et tissus un vieux corps de telle sorte qu’il soit totalement crédible. Bien sûr les vêtements plutôt fantaisistes qu’elle porte sont inadéquats. Mais à cet âge là qu’est ce qui est adéquat ?



LE FILM
Michel Coste a su trouver sur le web les images justes que met en 10 secondes un immeuble pour s’effondrer. Et puis il a fabriqué un dispositif pour permettre de ralentir cette chute en 10mn. C’est le film envoutant qui ouvre le spectacle et qui est projeté sur un écran de 12m de base devant lequel Marie-Line traverse la scène en diagonale comme si de rien n’était. Bande annonce de Michel Coste à voir sur : http://youtu.be/l8XZBVTisJQ



LES ENFANTS
La présence et la participation d’un ou plusieurs enfants à ce spectacle lui donne une tension dramaturgique exceptionnelle.
Ils sont là comme s’ils étaient dans une cour d’école ou d’immeuble.
Ils vaquent à leur occupation favorite : celle de tagger le sol à la craie.
Et puis de s’occuper de cette vieille qui décidément fait « n’importe quoi ». Cette responsabilité qui se dégage de l’engagement enfantin est une sorte de garantie éthique qui touche par sa force et sa naïveté.
Se retrouvent dans cette « cour » en alternance: Judith Raineau-Ristal, Louise Barbiéri et Max Koller.



dossier

dossier de L'effacement en pdf




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Conception Claire Durlin